Robotisation industrielle : la France a encore aggravé son retard en 2024
Publié le 10.10.2025 à 20:20, modifié le 10.10.2025 à 20:26
Le nombre d’installations de robots industriels dans le monde a été stable en 2024, à 542.000 unités. La Chine, qui représente plus de la moitié des installations mondiales, a accentué son avance. A l’inverse de la France.
>> Les usines du monde entier ont accueilli 542.000 nouveaux robots en 2024, selon la Fédération internationale de robotique (IFR). Le nombre d’installations est quasi-stable sur un an et se situe à peine 2% en dessous du record enregistré en 2022. Comme le montre le premier graphique, les installations de robots industriels se maintiennent à un niveau très élevé depuis 4 ans au niveau mondial, largement au-dessus des 500.000 unités.
>> Avec 129.000 installations (+2%), le secteur électrique et électronique continue de soutenir le marché. Il redevient le premier débouché devant l’automobile qui marque le pas (-7%, à 126.000 unités). La robotisation enregistre une forte croissance (+16%, 89.000 installations) dans la branche métal et équipements industriels.
>> Conséquence, le nombre total de robots opérationnels dans les usines a grimpé de 9% en 2024, à plus de 4,7 millions.
La Chine pousse encore plus loin sa domination de la robotisation industrielle en 2024
>> L’accélération de la robotisation des usines ces dernières années ne se fait pas partout au même rythme. Bien au contraire. En 2024, la Chine, déjà ultra dominante dans ce domaine, a encore creusé l’écart. Le second graphique présente l’évolution annuelle du nombre d’installations de robots dans les cinq premiers pays et en France. Vous pouvez sélectionner un pays pour aggrandir son graphique (c’est utile pour la France).
>> L’Asie, et plus particulièrement la Chine, domine largement le marché mondial. Près de 3/4 (74%) des installations en 2024 ont eu lieu dans des usines asiatiques. Et, à elle seule, la Chine a installé 295.000 robots, soit 54% du total mondial !
L’info en plus : Pour la première fois, les industriels chinois se sont majoritairement fournis auprès d’acteurs locaux.
>> Le nombre d’installations en Chine a augmenté de 7% en 2024, alors qu’il est en baisse chez ses principaux rivaux. -4% au Japon, -9% aux Etats-Unis, -3% en Corée du Sud et -5% en Allemagne.
>> La performance de la France, déjà bien en retard dans le domaine, est très décevante. Pour la deuxième année consécutive, le nombre de robots installés est en forte baisse : -24%, à 4.864 unités. En un an, la France est passée du 8e au 11e rang mondial.
>> Comme plusieurs autres pays européens, la diminution du nombre d’installations de robots vient notamment de la baisse de la production automobile. Dans ce secteur, qui n’est plus le premier débouché, les installations ont chuté de 41% en 2024. Et aucun autre secteur n’a pris le relai.
>> Il n’y a pas que la France qui a fortement ralenti le rythme de la robotisation de ses usines en 2024. C’est aussi le cas en Italie (-16%) et au Royaume-Uni (-35%).
Et la suite ? L’IFR table sur une croissance de 6% en 2025, à 575.000 robots installés. Au-delà, la fédération anticipe une hausse annuelle de 7% jusqu’en 2028. En France, le marché robotique devrait stagner en 2025 et connaître une croissance à un chiffre en moyenne jusqu’en 2028. Dans un contexte mondial incertain, l’IFR se demande si le plan de soutien “France 2030” sera suffisant pour relancer la robotisation des usines tricolores et moderniser ainsi les capacités de production. Jusqu’ici, cela n’a pas été le cas.