Croissance, emploi, chômage, inflation, 4 graphiques pour visualiser les prévisions économiques pour la France d’ici fin 2025
Publié le 20.6.2025 à 19:02, modifié le 20.6.2025 à 19:02
Faible croissance, inflation limitée, chômage en hausse… voici les perspectives économiques de la France d’ici la fin 2025, selon l’Insee.
>> Avec un peu plus de recul, les prévisionnistes de l’Insee ont pu dans leur dernière note de conjoncture mesurer l’effet Trump sur l’économie mondiale et sur la France en particulier. La note de juin, intitulée “L’épargne des ménages au sommet”, présente pour la première fois leurs prévisions économiques pour le second semestre 2025.
>> Cette série de graphiques permet de visualiser les prévisions de l’Institut national de la statistique pour 4 indicateurs clés de l’économie tricolore :
- la croissance du PIB (en variation trimestrielle)
- l’inflation, soit l’évolution des prix à la consommation (en glissement annuel)
- l’emploi salarié net
- le taux de chômage
>> L’arrivée de la nouvelle administration américaine en janvier a considérablement bouleversé l’économie mondiale. L’impact est sensible sur le commerce mondial avec les nouveaux droits de douanes. A ce stade, l’Insee souligne que l’Europe s’en sort un peu mieux, grâce notamment à un réveil de l’investissement. Pour autant, la France évolue “à contre-courant du mouvement européen”, contrairement à 2023 et 2024. Les facteurs sont multiples :
- ralentissement des dépenses publiques
- exportations décevantes
- faiblesse persistante de la consommation / taux d’épargne record
Une activité “fébrile” jusqu’à la fin 2025
>> L’activité française devrait demeurer très limitée tout au long de l’année. La croissance du PIB atteindrait +0,2% par trimestre. Sur l’ensemble de 2025, la croissance serait de +0,6%, après +1,1% en 2024 et +1,6% en 2023.
>> La consommation des ménages ne repart pas malgré une inflation durablement plus faible et un pouvoir d’achat relativement mieux préservé. Les dépenses de consommation augmenteraient de 0,7% en 2025, après +1% en 2024.
Malgré un léger redressement en fin d’année, l’inflation resterait durablement faible
>> Par rapport aux prévisions de mars, l’Insee anticipe un niveau de hausse des prix moins élevé. Pour juin, l’Institut table sur +0,8%, contre +1,1% précédemment. L’inflation devrait légèrement augmenter par la suite : à +1,2% en septembre, puis 1,1% en décembre.
>> Dans un tel scénario, les prix à la consommation en France augmenteraient de 1% en 2025, deux fois moins que l’an dernier. Prudence tout de même, ces prévisions supposent que les prix du pétrole soient figés à 65$ le baril. Or l’émergence du conflit entre Israël et l’Iran viennent de brutalement faire bondir les prix de l’or noir.
Le retournement du marché du travail se confirme, le chômage se redresse
>> La résistance de l’emploi ces deux dernières années a surpris plus d’un expert. C’est terminé, le retournement du marché du travail est en cours. Les destructions nettes d’emplois salariés devraient être moins fortes qu’au 4e trimestre 2024 mais bien réelles.
>> Au total, 112.000 postes de salariés devraient disparaître en 2025. En partie avec la baisse de l’apprentissage. L’emploi non salarié comblerait une partie de ces destructions, avec 70.000 créations nettes sur l’année.
>> Compte tenu du recul de l’emploi, le taux de chômage augmenterait de 0,1 point par trimestre. Il s’établirait à 7,7% de la population active fin 2025. Cette dernière augmente moins vite désormais, ce qui compense quelque peu la faiblesse du marché du travail.