Emploi salarié : 45% des suppressions concernent l’industrie et la construction
Publié le 11.6.2020 à 20:02, modifié le 11.6.2020 à 20:26
502.400 emplois salariés ont été détruits au 1er trimestre, dont 318.100 en intérim tous comptabilisés dans le secteur tertiaire. Ce graphique donne la répartition des suppressions de postes lorsqu’on réaffecte l’intérim dans les secteurs qui les utilisent.
>> Avec seulement deux semaines de confinement, il y a eu 502.400 destructions nettes d’emploi au 1er trimestre 2020, par rapport à fin 2019. Cette chute de 2% ramène l’emploi salarié (environ 25 millions) au niveau du 4e trimestre 2017.
>> 99% des suppressions concernent le secteur privé. 93,3% dans le tertiaire, 3,1% dans le non marchand, 2,2% dans l’industrie et à peine 1,1% dans la construction, selon les chiffres publiés.
Les ⅔ des emplois détruits sont intérimaires et ils sont tous comptés dans le tertiaire
>> 318.100 emplois détruits étaient des intérimaires, soit 63,3% du total. Or la totalité des intérimaires sont comptabilisés dans le secteur tertiaire, quel que soit le secteur dans lequel ils effectuent leur mission, prévient l’Insee. De suite, on comprend mieux pourquoi le tertiaire marchand représente l’essentiel des suppressions.
>> Mais l’Institut statistique fournit aussi les données détaillées de l’intérim par secteur utilisateur. Nous avons donc replacé les chiffres dans chaque secteur pour avoir une idée plus juste de leurs difficultés.
>> Le tertiaire marchand voit sa part fondre à 50,3% alors que les destructions dans l’industrie sont multipliées par 11 (25,1%) et dans la construction par 18 (20,1%). En prenant en compte l’intérim, il y a eu 100.800 destructions de postes dans la construction, contre 5.600 sans.
>> Les résultats par secteur détaillé sont aussi largement affectés par cette réaffectation. C’est notamment le cas dans la fabrication d’autres produits industriels, les transports et entreposage. Tous les détails sont dans le tableau suivant.
Les suppressions d’emplois salariés par secteur détaillé (en milliers) :
| Secteur | Avant | Après réaffectation |
| Agriculture, sylviculture, pêche | -1,5 | -2,8 |
| Industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et de pollution | 1 | -6,9 |
| Fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac | -1,9 | -12,4 |
| Cokéfaction et raffinage | 0 | -0,1 |
| Fabrication d’equipements electriques, electroniques, informatiques | -2,2 | -17 |
| Fabrication de matériels de transport | -0,3 | -17,7 |
| Fabrication d’autres produits industriels | -8 | -72,1 |
| Construction | -5,6 | -100,8 |
| Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles | -22,4 | -47,1 |
| Transports et entreposage | -12,2 | -51,7 |
| Hébergement et restauration | -50,6 | -61,2 |
| Information et communication | -3,8 | -6,1 |
| Activités financières et d’assurance | -3 | -5,4 |
| Activités immobilières | -2 | -2,9 |
| Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien | -336,9 | -36,9 |
| Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale | -15,5 | -20,2 |
| Autres activités de services (hors activités extra-territoriales) | -37,4 | -41 |
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