Le grand boom du piment d’Espelette
Publié le 18.7.2025 à 21:08, modifié le 18.7.2025 à 21:08
Le marché du piment d’Espelette connaît un développement fulgurant depuis une vingtaine d’années. Découvrez tous les secrets de l’or rouge du Pays Basque à travers cette série de graphiques.
>> Même si c’est très agréable, nul besoin d’arpenter le Pays Basque pour trouver du piment d’Espelette dans son assiette. Dans l’alimentation, les versions “au piment d’Espelette” se multiplient et cette épice originaire du Mexique et introduite au Pays Basque au 16e siècle a fait sa place au menu des restaurants.
Quelques repères :
- Le piment d’Espelette est produit exclusivement dans une aire géographique comprenant 10 communes. Espelette se situe au centre de cette zone. La moitié des producteurs sont situés à Espelette, Cambo-Les-Bains et Ustaritz.
- L’Appellation d’origine protégée (AOP) du piment d’Espelette concerne trois produits : le piment frais, la corde et la poudre.
- Ce piment se cultive en plein champ et se récolte à la main entre août et décembre. Une campagne de piment d’Espelette va du 1er mai au 30 avril.
La production de piment d’Espelette a décollé depuis 25 ans
>> Le première série de graphiques, réalisés à partir des données de la filière, illustre ce succès éclatant. Vous pouvez visualiser l’envolée de la production de piment d’Espelette depuis le début des années 2000, selon trois indicateurs :
- le nombre de producteurs
- la superficie plantée en hectares
- la quantité de piment récoltée en tonnes
>> Le nombre de producteurs multiplié par 4 en 20 ans. Ils étaient 192 lors de la campagne 2024-25. La filière a recensé les premiers producteurs bio en 2016, ils représentent environ un quart du total aujourd’hui. En parallèle, les opérateurs de la filière, transformateurs et reconditionneurs, sont aussi plus nombreux.
>> La superficie plantée a progressé encore plus vite que le nombre de producteurs. Elle est passée de 24 hectares en 2000, à 283 hectares l’an dernier. Le nombre de plants cultivés a suivi, il tourne autour de 5 millions en moyenne ces dernières années.
>> Conséquence, la production a littéralement décollé sur la période. Comme toute production agricole, elle est conditionnée aux conditions climatiques. Ainsi, après un record de 2.366,3 tonnes de piments lors de la campagne 2023-24, la récolte a chuté de 34% l’an dernier. Une pluie trop abondante, notamment à l’automne, explique en grande partie ce recul.
Une production de plus en plus destinée à la poudre de piment
>> Cette explosion de la production depuis 25 ans ne concerne pas les trois produits AOP, comme le montre les graphiques suivants. Ainsi, la production de cordes de piments, qui ravissent tant les touristes à Espelette, ne cesse de décroitre. Moins de 40.000 cordes produites lors de la précédente campagne, quatre fois moins qu’en 2006. La consommation de piments entiers frais, après un boom autour de 2010, a retrouvé son niveau d’antan, à moins de 70 tonnes.
>> C’est bien la production de poudre de piment qui a accompagné l’envolée de cette culture. De 16 tonnes en 2000, la quantité de poudre a bondi à plus de 230 tonnes en moyenne ces cinq dernières années. Voilà donc pourquoi il est plus fréquent de retrouver aujourd’hui l’or rouge du Pays Basque dans son assiette.
A la source : ces données viennent du syndicat du piment d’Espelette AOP. Nous les avons récupéré via la plateforme Zabal. Il s’agit du portail de données ouvertes sur l’agriculture de la Communauté Pays Basque. Vous y trouverez en accès libre plus de 160 jeux de données sur les différentes filières, les terres, les subventions… Piment d’Espelette, porc basque, agneau des Pyrénées, vin d’Irouléguy… le menu de ce site d’open data est aussi riche que varié.