L’emploi salarié devrait se stabiliser d’ici fin 2020 ce qui n’empêchera pas le chômage de décoller
Publié le 8.9.2020 à 16:59, modifié le 8.9.2020 à 16:59
L’emploi salarié a encore fortement chuté au 2ème trimestre avec la crise économique provoquée par la pandémie. La fonction publique n’est pas épargnée cette fois.
>> L’emploi salarié a plongé de 0,9% au 2ème trimestre, soit 215.200 destructions nettes d’emploi selon l’Insee. Ce fort repli touche à la fois le secteur privé (-0,8%, -158.200 destructions) et la fonction publique (-1%, -57.100).
>> Ajoutés aux 499.700 destructions (chiffre révisé) du 1er trimestre, cela porte le recul de l’emploi salarié à -714.900 en 6 mois. Le nombre de salariés en France s’établit désormais à 24,8 millions, un niveau comparable au 1er trimestre 2017.
>> Contrairement au 1er trimestre, l’emploi dans la fonction publique n’est pas épargnée. “(…) la crise sanitaire a limité le renouvellement de contrats à durée limitée (contractuels, vacataires, etc)”, explique l’Insee.
Tous les secteurs sont concernés par la baisse mais l’intérim est reparti
>> Au 1er trimestre, l’essentiel des destructions d’emploi provenait de l’intérim, qui avait servi d’ajustement aux entreprises. Cette fois ce n’est pas le cas, tous les secteurs ont supprimé des postes directement et ont utilisé l’intérim pour recruter.
>> Les services marchands sont les plus touchés : -1,9% (-218.700 emplois) hors intérim. Cette chute provient essentiellement de l’hébergement-restauration, des services aux ménages et du commerce.
L’emploi salarié devrait se stabiliser au second semestre mais pas le chômage
>> Dans sa note de conjoncture du 8 septembre, l’Insee s’attend à “un rebond modéré de l’emploi dans la plupart des secteurs, sauf les plus affectés par la crise sanitaire” au second semestre. L’emploi salarié devrait être “quasiment stable” mais le taux de chômage devrait augmenter “nettement”. L’Institut statistique l’estime “de l’ordre de 9,5%” en fin d’année, contre 7,1% au 2ème trimestre.
>> La résorption du halo autour du chômage, après son explosion au 2ème trimestre, expliquerait la forte hausse du nombre de chômeurs en fin d’année.
A retenir : En glissement annuel, la chute de l’emploi s’élève à 2,3% au 2ème trimestre alors que la PIB a décroché de 18,9%. “Ce décalage tient pour beaucoup aux mesures mises en place pour préserver l’emploi”, rappelle l’Insee.
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